Histoire

Située dans la deuxième banlieue de Bordeaux, dans les landes girondines, Martignas, est habitée depuis des temps immémoriaux.

L’occupation humaine, près de la Jalle, est attestée depuis la préhistoire. Des trouvailles archéologiques, particulièrement des restes de poteries, ont été datées du néolithique jusqu’à l’âge de bronze.

De la période romaine, il a été mis à jour un trésor monétaire de près de mille petites pièces dans une gravière à Estigeac.

Au Moyen-Age, au moins depuis 1371, les habitants de Martignas étaient constitués en commune avec jouissance absolue des maisons, terres et eaux du territoire de Nigès, correspondant en grande partie à la commune actuelle, appartenant au seigneur de Landiras. En 1425, sa veuve fit la donation de Nigès aux Chevaliers de Malte. Anciens et nouveaux seigneurs ne s’étaient réservés que les droits de propriété, tutelle et justice, sans aucune jouissance foncière. Les habitants payaient au seigneur de très faibles redevances.

Aussi, après la Révolution, les habitants ont surtout subi l’établissement de l’impôt foncier, mais gagné le partage des communaux (les pâturages en commun).

Au milieu du dix-neuvième siècle, une place centrale s’est construite au Bourg, entourée de l’église (1856), la mairie-école (1864), le presbytère (1871). Puis fin du dix-neuvième siècle, le camp militaire de Souge étendit son territoire au nord-ouest de Martignas.
Lors de la dernière guerre, y furent exécutés de nombreux résistants.

Jusqu’au milieu du siècle dernier, une cinquantaine de familles vivaient le long de la Jalle. Longtemps les habitants durent leur fortune aux eaux de la Jalle, où les blanchisseuses étaient à l’œuvre du matin au soir.
Le nom de la commune de Martignas devint Martignas-sur-Jalle par un décret de novembre 1936. En 1951, la construction nouvelle d’une salle des fêtes inscrit sur sa façade le blason actuel de la commune, un écu entouré de branches de pins.

Après 1960, l’essor démographique s’amorça, avec l’implantation de lotissements et de l’usine Dassault (1964). Puis la commune connut une explosion démographique, passant de 2000 habitants en 1972 à 7000 habitants en 1990. La Ville s’est dotée de nouvelles infrastructures culturelles, éducatives et sportives… et réussit à concilier services à la population et environnement calme et boisé.

Le nom

Au cours des siècles, le nom de la commune a connu des évolutions orthographiques, mais aussi un ajout d’éléments au nom initial.

Origine étymologique

L’origine étymologique de Martignas n’est pas connue avec certitude : aucun document, aucun objet archéologique n’a été trouvé à ce jour avec l’inscription de ce nom sur le territoire communal. Territoire occupé certainement depuis l’âge de fer (VIIIe siècle avant J.C.).
Toutefois, le nom de “Martignas” permet de dater l’origine de ce nom à la période d’occupation romaine de la région. Il était alors très certainement “Martiniacus”, signifiant la terre, la propriété d’une famille répondant au nom de Martin, qui vraisemblablement y avait établi une villa et ses dépendances.

Évolution orthographique avant le XXe siècle

D’après les règles normales, Martiniacus aurait dû évoluer en Martignac. Mais le suffixe “ac” normalement attendu s’est déformé en “as”, donc Martignas. Des documents conservés aux Archives communales, datant du XVIIIe siècle, présentent diverses orthographes à la prononciation très similaire. On trouve ainsi MartinhasMartinias.

L’orthographe se fixa définitivement à Martignas à la fin du XIXe siècle.

« Curé de Martinias », relevé dans le registre paroissial des BMS (Baptêmes, Mariages, Sépultures) 1691-1711, 1E1, Archives communales de Martignas

Le rajout “sur-Jalle” en 1938

En 1938, une délibération du conseil municipal est prise à la demande du Maire pour demander d’allonger le nom de la commune en Martignas-sur-Jalle. Le maire motivait cette demande “en raison de la similitude d’orthographe et de prononciation avec les autres communes, entraînant de nombreuses erreurs dans les services administratifs”.

Le vœu du Conseil aboutit au décret signé, sur proposition du ministre de l’Intérieur, le 3 novembre 1938, par le président de la République Albert Lebrun.

Le Blason

Le pot de résine rappelle la récolte de la résine des pins (gemmage). Le mouton et l’épi de maïs illustrent l’élevage et la culture.
Ces trois activités : gemmage du pin, élevage de moutons et culture du maïs se pratiquaient sur les terres de landes de Martignas.

Le logo de la Ville en 2021

La construction de la Mairie

 

Au début du XIXème siècle, la commune de Martignas comptait une cinquantaine de maisons et environ 200 habitants. L’administration communale était certainement tenue par le maire à son domicile, comme dans beaucoup d’autres petites communes à cette époque.

La Mairie : du choix de la location…

À partir du milieu du XIXème siècle, la Mairie a été installée dans des maisons privées, louées auprès des administrés. Le registre de délibération du conseil municipal donne des indications sur différentes locations ayant servi de « maison communale ». La première location connue a été conclue le 21 avril 1851 par le maire, François Bordes avec
Mme Peynaud. Elle cède une chambre haute du côté nord de sa maison, pour une somme de 20 francs par an.
Deux ans plus tard, le 2 octobre 1853 Jean Bidon, maire, signe un bail de cinq ans avec le charpentier Jean Eyquem pour louer la maison paternelle de ce dernier. La maison est à étage, composée de deux chambres au rez-de-chaussée et d’un chai, à l’étage se trouvent deux autres pièces et deux grainiers.

Un jardin est attenant avec trente-sept pieds de vignes. La Mairie, l’école et le logement de l’instituteur y seront installées. La délibération précise que : « La Mairie occupe la grande chambre d’entrée et son dessus, ainsi que la place sur le devant ». Le loyer annuel est fixé à cent francs. Le bail de cinq ans est renouvelé au 1er janvier 1859. Pourtant, trois ans plus tard, le même maire convient de la location, à partir du 5 janvier 1862, de la maison de François Bordes pour une durée d’un an. Cette nouvelle location est destinée au même usage que la précédente : Mairie, école et logement de l’instituteur. Là encore il s’agit d’une maison à étage, composée de quatre chambres avec une cuisine et une entrée, plus un chai. La bâtisse, d’une composition similaire à la précédente, est louée pour une somme plus importante : le prix fixé est de 150 francs par an.

… à la construction

En 1861, le conseil municipal autorisa le maire, Jean Bidon, à solliciter des devis pour la construction d’une Mairie-École. Le projet est retardé par les remarques de la Commission des monuments historiques. Puis finalement, la nouvelle forme est avalisée par la Préfecture en 1863. Le Conseil municipal a retenu les plans dressés par Dulong, architecte.
La construction est financée par la vente des landes. Le bâtiment à étage est construit en pierres de taille, d’une architecture classique. La Mairie, constituée d’une salle de réunion et d’un bureau, se situe au rez-de-chaussée, à la droite de la porte d’entrée. L’école occupe le côté gauche, avec une classe de filles et une classe de garçons. Le logement de l’instituteur est situé dans un appartement spacieux à l’étage. Cette construction est achevée en 1864.

Puis un agrandissement

En 1952, le maire Louis Laville estima la superficie des classes insuffisante. La Mairie École est agrandie uniquement du côté gauche au niveau du rez-de-chaussée : une grande classe est ajoutée. Les plans de l’agrandissement sont dessinés par R. Monginoux, l’architecte qui a également dessiné le plan de la salle des fêtes. Les locaux de la Mairie ne connaissent aucune transformation.

Avant un déménagement

Dans ce bâtiment de la mairie-école, Jack Sibard, élu le 21 mars 1971, prend ses fonctions de Maire. L’exiguïté du local le pousse à proposer, provisoirement, le transfert de la Mairie dans un autre bâtiment communal… : la Cure.
La partie Ecole a continué d’accueillir les générations d’enfants de la commune jusqu’à la rentrée de 1975. Finalement, l’ancienne Mairie est occupée par la Poste, puis devint le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) en 2000 sur l’ensemble du bâtiment Mairie-Ecole initial.
La construction de la Mairie-Ecole s’est déroulée dans une grande opération de structuration d’un centre à Martignas, dont la première étape fut l’église actuelle en 1856, puis en
second la Mairie-Ecole en 1864. La troisième étape sera la construction de la Cure en 1871. Mais c’est une autre histoire…

Marie-Thérèse Sénac
Attachée principale
de conservation du patrimoine

Moulin Bidon

Moulin Bidon est l’un des sites les plus agréables de la ville de Martignas.

Au siècle dernier, un Moulin à eau (que possédait la famille Bidon), posé sur la Jalle contribuait à l’activité économique de la commune.

Aujourd’hui, le Moulin n’existe plus, mais le site n’a rien perdu de son charme.

Cette belle clairière en bord de Jalle offre aux visiteurs des surprises :

  • un sentier découverte pédagogique sur la flore et la faune de la Jalle,
  • un totem, rappelant une édition du festival Festi’Jalle qui avait pour thème les Amérindiens,
  • des caillebotis, tout au long de la Jalle, pour se promener et découvrir la zone humide,
  • un kiosque où se retrouve la jeunesse martignassaise aux beaux jours,
  • un amphithéâtre de verdure,
  • des jeux avec le jeu de quille ou de dames,

On y vient pique-niquer, flâner, se promener en famille écouter un concert…

C’est aussi un lieu de festivités.

Et un endroit citoyen : le chantier écocitoyen se consacre régulièrement à embellir les lieux (amphithéâtre, caillebottis, passerelles…)

Pour vous rendre à Moulin bidon, empruntez la rue Jean Jaurès jusqu’à son extrémité.

 

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