Vie locale

Publié le vendredi 15 octobre 2021

Ce vendredi 15 octobre, Monsieur le Maire, les personnels et élèves des écoles et du collège de Martignas ont rendu hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République, dont la liberté d’expression.

 

 

Retrouvez l’intégralité du discours de Jérôme Pescina, Maire de Martignas-sur-Jalle.

 

Lorsque l’atrocité parle, lorsque l’ignominie se produit, lorsque l’obscurantisme gronde et nous frappe, il faut le regarder en face.

Samuel Paty est la victime des pires instincts de l’espèce humaine. Sa vie lui a été enlevée au prétexte d’un supposé non-respect du sacré. Mais n’est-ce pas sacrilège que de décider de tuer quelqu’un avec qui on n’est pas d’accord ?

Il faut faire bloc pour dire stop aux prêcheurs de haine, aux assassins effroyables qui utilisent un idéologue pour faire du mal. Ils sont le mal.

Toute la société doit se dresser contre eux.

Ce ne sont pas les valeurs que nous ont légué nos ancêtres.

Non à ceux qui ne souhaitent pas faire œuvre commune dans notre société bâtie sur le beau triptyque républicain qui résonne dans chacun de nos cœurs.

Vive la liberté ! La liberté de conscience, la liberté d’opinion, la liberté d’expression !

Vive l’égalité ! L’égalité des droits des femmes et des hommes, l’égalité des citoyens devant la loi.

Quelle que soit son sexe, son origine, sa situation de famille, son apparence physique, son lieu de résidence, son état de santé, son handicap, son orientation sexuelle, son âge, ses opinions politiques, ses convictions religieuses…

Vive la fraternité !

Selon l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Les textes fondamentaux mettent en avant les grands principes qui gouvernent notre société dans les idéaux qui l’ont fondée.

Elle s’est construite de haute lutte. Les privilèges ont été abolis, l’égalité a petit à petit été conquise, de même que la paix. 

Notre continent européen connaît la paix depuis plus de 75 ans. Mais il faut bien avoir  à l’esprit que la paix est toujours fragile, toujours incertaine. Elle se gagne au quotidien.

Nous avons une chance incroyable.

A nous de ne pas la gâcher !

Autre chance magnifique : l’école gratuite ET laïque pour toutes et tous qui nous permet de grandir ensemble grâce à des professeurs pleinement investis dans leur sacerdoce éducatif.

L’école permet de construire son esprit, de l’articuler, d’apprendre des connaissances et un raisonnement permettant de prendre de la hauteur.

En France, la laïcité est un des grands principes de la République : chacun est libre de croire en un dieu ou plusieurs, de ne pas croire, de changer de religion, d’adopter ou d’abandonner une religion. On n’impose pas de religion et on n’en interdit aucune. Cette règle de vie s’applique aussi à l’école. C’est une richesse que cette séparation de la société civile et la société religieuse. Il y a une place pour le spirituel, c’est l’intimité. Les règles de vie en société sont celles qui sont décidées démocratiquement, c’est-à-dire collectivement entre citoyens éclairés. Cette séparation est saine : elle permet d’avoir une société qui n’est pas fracturée en communautés mais d’avoir une République une et indivisible. 

Vous êtes les citoyens de demain en formation. Gardez bien en tête que votre vie, vous la préparez ici et maintenant.

Un bon citoyen est un citoyen qui sait réfléchir, qui sait prendre du recul, de la distance, qui sait se comporter intelligemment, qui sait vivre en société, c’est-à-dire dans le respect des différences de chacune et de chacun.

Respectons-nous les uns les autres. 

Montrons-nous ensemble à la hauteur de notre passé, de nos traditions.

Sachons nous montrer dignes de cette France des lumières, patrie des droits de l’Homme.

Vive la France, vive la République française !

Partager cette page sur :